Sur des skis au Quebec (2015)

15 Mars 2015

J'ai eu l'occasion de faire 2 vols (en passager) au Québec cet hiver.

Le premier vol s'est déroule au départ du terrain de Lachute, à une dizaine de nautiques à l'ouest de Mirabel (l'autre grand aéroport de Montréal).

Un vent violent avait soufflé la nuit et j'ai appelé l'école où j'avais réservé un tour en 172 pensant que le vol serais compromis. En fait pas du tout, le temps a viré au beau fixe dans la matinée, un froid polaire (pour un parisien) soit - 20° régnait.

L'instructeur a retiré la bâche thermique et débranché le système de réchauffage électrique du carter d'huile, a fait la prévol puis nous sommes montés à bord et il a mis en route.

Le manque d'aisance lié à nos gros manteaux, gants, ... est évident mais on s'habitue vite.

La plupart des écoles proposent ce qu'ils appellent au Québec un 'tour d'avion' et les instructeurs connaissent bien sûr la manière de présenter au mieux la région alternant les passages bas sur les cours d'eau et les visions plus panoramiques tout en commentant de manière pertinente ce qu'ils font découvrir aux passagers.

Dans mon cas, ce fut le sud des Laurentides et la rivière de Outtaouais et les cabanes de pèche blanche (sous la glace).

Le paysage est radicalement différent puisque totalement enneigé en hiver et toutes les étendues blanches sont a priori des lacs ou des rivières (dès qu'on est en brousse) qui sont autant de pistes d'atterrissage en cas d'incident moteur.

Le second vol en hydraski, organisé par Hydravion Aventures, fut une découverte puisque l’hydraski est en fait un hydravion remis sur son train classique et muni de skis.

Le système de skis, très malin, permet, sur piste normale, de rouler. On peut faire remonter hydrauliquement les roues au dessus du ski de manière à avoir de vrais skis pour se poser sur neige sans roues traversantes.

L’avion est un Cessna 180 230ch à train classique, une machine ancienne et rustique mais très efficace en brousse. On avait volé avec lui l'été précédent dans sa version hydravion.

Le jour prévu, la météo était assez mauvaise avec de la « poudrerie » autrement dit du vent soufflant de la neige, donc des conditions à la fois dangereuses en l’air et désagréables au sol : les cristaux de neige piquent le visage….

Le lendemain la météo était parfaite. Nous avions rendez vous à l’aéroport de Trois Rivières pour un vol à destination du lac Blanc (en Mauricie) afin de déjeuner à la pourvoirie du lac Blanc.

Le vol fut de toute beauté avec, après le décollage, le survol de la ville, du St Laurent gelé, avec le grand pont métallique dit « LaViolette » (du nom du fondateur de la ville en 1634), puis, quelques minutes au dessus du pack de glace à 100 ou 200 ft sol en longeant le chenal d’eau libre pour la navigation fluviale.

En remontant le St Laurent vers le lac St Pierre, on arrive à Yamachiche et ses nombreuses cabanes de pêche. Puis, on prend un peu d’altitude pour passer les collines et cap vers le Nord, pour arriver d’abord au lac Sacacomie et son hôtel en rondins puis au lac Blanc et sa pourvoirie.

Après un passage basse hauteur pour repérer la zone atterrissage, le Cessna se pose sur la lac gelé. Ca secoue un peu puisque la surface glacée est peu régulière.

Durant le déjeuner à la pourvoirie, le Cessna fait quelques rotations avec des clients désireux d’apprécier d'en haut le paysage. Une bâche est mises sur le capot lors des arrêts afin d’éviter un fort refroidissement du moteur. Le vol en hiver a ses contraintes.

Après le déjeuner, nous repartons directement vers Trois Rivières, le ciel est devenu blanchâtre et le belle lumière a disparu. Les roues reviennent en position basse pour atterrir sur la piste en dur.

Une nouvelle expérience avec 2 très beaux vols qui permettent d'apprécier une facette, nouvelle pour moi : l'aviation de brousse en hiver au Quebec.

Remerciement aux pilotes de Lachute aviation http://www.lachuteaviation.com/ et

Hydravion Aventures http://www.hydravion.ca/index.php/fr/.

Notre Cessna 172, sa bache au premier plan, la prise de réchauffe électique sur le capot moteur, certains avions passent l'hiver ensevelis sous la neige.