/image%2F1415395%2F20150117%2Fob_29ea67_quebec-mauricie-st-etienne-des-gres-h.JPG)
Après Ibiza, la Corse est une belle destination pour exploiter les qualités du SR22.
Calvi est à environ 500 nm de Toussus en empruntant le cheminement maritime VFR obligatoire par MERLU. Cela laisse une large marge de sécurité à l'arrivée.
Les conditions météo s'annoncent plutôt mauvaises sur le nord de la France, ce qui n'est pas surprenant en Octobre.
Jour 1 : Toussus – Calvi (LFKC) : 530 nm – 3:06
Je prépare le plan de vol avec RocketRoute, nous aurons du vent arrière et ferons le vol en environ 3 h.
Nous prévoyons un départ vers midi, le temps que le plafond et la visibilité s'améliorent à Toussus.
La tour et le BRIA n’ayant pas reçu le plan de vol, je dois tout recommencer au moment du départ, ce qui génère un peu de stress et d'énervement.
Enfin, nous décollons à midi avec un plafond de 1200 à 1500 ft et une bonne visibilité. Il faut être très vigilant d'autant qu'avec le vent arrière, nous filons 170 kts GS. Nous serons en contact avec toutes les fréquences infos rencontrées sur le parcours, ce qui est très sécurisant. Nous volons au ras de la couche qui s'élève quelque peu, tout comme le relief et ceci jusqu'à St Etienne.
Un des GNS430 est en mode Terrain, nous sommes en permanence à la limite du jaune ! L'autre est en mode Météo et le TCAS s'affiche sur le MFD. Le PA permet de positionner au mieux l'avion entre le relief et la couche nuageuse. C'est en fait très confortable et ça va vite.
Nous avons tout ce dont un pilote privé peut rêver pour être 'aware' comme dirait JCVD.
Les reliefs de part et d'autre de la Loire sont accrochés par les nuages ce qui nous contraint de passer par la trouée de Saint Chamond.
Le mauvais temps dure jusqu'au Rhône que nous rejoignons en 1:20, vive la vitesse.
Puis la nébulosité disparait rapidement et nous montons rapidement au FL85 et filons directement sur STP dans un ciel d'azur.
La chaine des Alpes est visible sous une belle lumière du Mont Blanc jusqu'à la mer.
Les Alpes du Nord
Un affluent de la Durance
Après avoir frôlé la zone de Canjuers, nous attaquons le survol maritime.
Nous filons un bon 185 kts, ce qui nous assure de rejoindre Calvi en un peu moins de 3 heures.
Je demande à Bastia info pour aller survoler le golfe de Porto qui sera bien éclairé par un soleil d'ouest avant de poser à Calvi et le contrôle nous l’autorise.
Nous ferons donc une arrivée sud à Calvi. Les couleurs sur le golfe de Porto et l'anse de Girolata sont au maximum de leur intensité. Festival de photo et vidéo.
Le golfe de Porto la réserve de Scandola
Le golfe de Porto la réserve de Scandola
Le golfe de Porto la réserve de Scandola
L'ombre du cockpit
Nous reprenons cap au nord pour Calvi, les points de report arrivent très rapidement et je plonge sur le point W à 1200 ft avant d'obliquer vers la vent arrière de la 36. Nous passons au ras de la citadelle de Calvi bien éclairée par le soleil d'après midi.
Calvi
Puis, vient la vent arrière très proche du relief ainsi que la base. LFKC est situe dans un cirque ouvert au nord vers la mer. Le Cessna n°1 en finale fait une remise des gaz et tant mieux pour nous car il est nécessaire de remonter la piste pour aller au parking proche du seuil de la 36 ce qui prends du temps.
3:06 de vol. Une première partie très intéressante pour exploiter tout le potentiel de l'avion et un final spectaculaire.
Nous louons une voiture et après une reconnaissance rapide de Calvi partons vers Piana afin d'assister au coucher du soleil dans le golfe de Porto. Il faut cravacher pas mal pour faire les 85 km de route très tortueuses en 2h tout en faisant quelques arrêts photos.
Une bonne soirée a l’hôtel de roches rouges.
J2 Piana - Corte
Nous descendons par une route très étroite et en lacets a la plage de Fijacola, nous sommes seuls pour parcourir le dernier km a pied dans le maquis vers la plage.
Puis, nous reprenons la route des calanches de Piana bien éclairées par le soleil matinal. Merveilleux.
Nous arrivons a Porto qui a bien change depuis mon passage 20 ans auparavant.
Nous partons vers Corté par les gorges de Spialunga. La route vertigineuse est parsemée d'élevages de cochons en liberté et de châtaigneraies.
Nous déjeunons à Evisa. Le saucisson corse était délicieux mais impossible de s'en procurer. Puis grimpons dans un sous bois de pins jusqu'au col de Vergio a 1450 m et redescendons vers le Niolo Avec son double pont en pierre.
Puis la route reprend en gorges jusqu'a Corté. Nous passons rapidement voir la citadelle puis roulons jusqu'à St Florent en traversant le désert des Agriates. Encore une route très tortueuse. La nuit tombe et il était temps de s'arrêter.
Jour 3 : Cap Corse -Calvi
La météo est très mauvaise dans le sud est ce qui compromet le retour vers Paris. Nous décidons de rester un jour supplémentaire et de visiter le cap Corse. Les routes du cote ouest sont extrêmement tortueuses et accrochées a un relief très escarpe. Quelques beaux villages comme Nonza et Pino ainsi que les mausolées construits par des Corses ayant fait fortune aux Amériques ponctuent le paysage.
Nous revenons ensuite via Bastia vers Calvi pour visiter la citadelle et dinons sur le port.
Jour 4 : Calvi – Lyon (LFLY) : 275 nm – 1:36
La météo s'est améliorée et permet de voler jusqu'à Lyon. Les formalités se font très rapidement, tous les acteurs sont adorables en particulier l'essencier.
Nous décollons en 36, virage a gauche permettant d'admirer Calvi sous une belle lumière.
Calvi
La pointe de Revellata
Puis le point W à 1200 ft et nous montons aussitôt au FL 85 après avoir contacté Bastia info. A plus de 1000 ft/mn, c'est expédié en moins de 10 mn.
Nous avons rapidement un bon vent arrière qui va se renforcer tout au long du vol. La mer est blanche d'écume.
Bientôt le continent, nous passons avec Nice info, contournons le camp de Canjuers et prenons le 330 vers Lyon. Aucune turbulence dans un premier temps mais 30 kts arrière de vent.
Le Vercors
Le paysage défile, nous passons avec Marseille Info puis Lyon info qui nous indique nous mesurer a 210 kts GS. Au passage des montagnes les plus élevées, nous somme un peu secoues.
Aware
Lyon nous donne un vecteur vers VNE en maintenant le FL 70 puis BR et enfin nous autorise a descendre alors que nous sommes en vue. Arrivée en vent arrière en descente à 200 kts, j'allonge un peu pour finir de ralentir puis la finale 18 et nous sommes poses. 1:36 de vol soit 171 kts de moyenne !
Rapide
Nous partons dormir en centre ville.
La météo semble compromise pour le lendemain, après une longue analyse, je décide de décaler le retour au surlendemain, et tout de suite, je me sens soulagé.
Jour 5 : Lyon
Visite de la ville entre les averses.
Une amélioration est confirmée pour le début d'après midi du lendemain.
Grace au site fr.topographic-map.com, j'identifie une trouée dans le Mâconnais qui mène a la Loire. C'est là qu'il faudra passer demain.
Jour 6 : Lyon - Toussus : 230 nm – 1:30
Il pleut le matin et le temps s'améliore graduellement l’après midi.
Nous quittons Lyon après le déjeuner, pour le terminal d’affaires de Bron. L'amélioration est moins nette qu'espéré, nous attendons une heure de plus. Pour passer les monts du Mâconnais, il faut bien plus que le minimum SVFR a Lyon.
Enfin on a 2000 ft de plafond et quelques trouées de ciel clair.
Nous avitaillons, j'entre un plan de vol détaille dans le GNS430-1 avec le point tournant de Macon, le GNS430-2 est mis en mode terrain.
Nous décollons en 34 dans l'axe de notre route, avec seulement 8000 m de visibilité, soit 2 mn de vol. Nous quittons Bron et passons avec Lyon info.
En approchant des monts du mâconnais, ça ne semple pas gagné car les nuages accrochent les sommets des collines à 500 m. La route empruntant la trouée apparait et je la suis. Le mode terrain affiche une carte jaune à l'exception du chemin que nous empruntons et confirme la situation en indiquant d'éventuels obstacles, pylônes que nous ne verrions pas. Nous passons le col et clôturons avec Lyon qui nous suivait avec intérêt.
Les vignobles du Maconnais
Une fois dans le secteur de la Loire la météo devient CAVOK en quelques minutes. Nous passons avec St Yan puis Clermont, enfin Seine info.
A l'approche d'Etampes, le plafond redescend vers 1000 ft. Nous arrivons rapidement a Toussus.
Un beau voyage ou toutes les fonctions du SR22 ont été utilisées à plein, en particulier le mode terrain qui permet de sécuriser la situation en confirmant la perception du pilote ou en l'alertant d'un excès de confiance.
Même lorsque le vol devient un peu compliqué, la charge de travail reste acceptable quand on maitrise bien les outils disponibles. Et l’on est frais pour l’atterrissage et le reste de la journée.
Merci à l'ATCF, et Jacques qui nous permet de voler sur cette machine de rêve !
Quelques photos prise du sol
Calanches de Piana
Calanches de Piana
Anse de Girolata
Plage de Ficarola
Golfe de Porto
Gorges de Spelunca
Pont sur le Golo
Corte
Cap Corse Nonza
Cap Corse Pino (mausolée ?)
Cap Corse vertigineux